Le dopage digital pour se rire de Strava

J’ai toujours été, et je suis encore, partagé au sujet de Strava. J’avais d’ailleurs cessé de l’utiliser et vidé mon compte avant de m’y remettre. Pour ceux qui ne le connaissent pas, ce site vous permet d’enregistrer vos parcours d’entraînement (soit depuis une application pour smartphone, soit en téléchargeant un fichier depuis votre GPS). Strava détecte ensuite automatiquement les tronçons montants ou descendants, affiche votre performance et la compare à celle des autres cyclistes qui sont passés par là et qui utilisent aussi Strava. Un classement est ainsi établi et affiche les KOM et le QOM (respectivement king et queen of the mountain).

Parmi les aspects positifs de la chose, ce site permet de voir qui fréquente les mêmes routes que vous et peut-être, un jour, de rouler ensemble. Loin de chez vous, il fait découvrir des parcours intéressants (pour qui aime les terrains vallonnés) et peut-être des cyclistes locaux à accompagner (même si le shop local fera mieux dans ce domaine à mon avis). Plus négatif à mes yeux: une forme d’exhibitionnisme difficile à nier et une tendance à transformer chaque entraînement en compétition. Le repos et les sorties tranquilles font aussi le plaisir du vélo.

Depuis peu, c’est encore pire. On peut tricher sur Strava. Un ami cycliste m’a indiqué le site www.digitalepo.com et Guillaume Prébois en a aussi parlé ici. Il suffit d’envoyer son fichier GPX au site en question et d’indiquer dans quelle mesure on souhaite améliorer son temps, diminuer ses pulsations ou encore augmenter le dénivelé.

Une parodie de Strava avec Skata.
Une parodie de Strava avec Skata.

Une visite détaillée du site indique le caractère très « second degré » du site, avec une parodie de Strada appelée Skata, mais le système fonctionne. Et certains l’utilisent au premier degré, semble-t-il. Avec une crédibilité des résultats désormais nulle, la compétition n’en est déjà plus une sur Strava. Et c’est peut-être bien la vraie bonne nouvelle de digitalepo.com.

4 réflexions au sujet de “Le dopage digital pour se rire de Strava”

  1. C'est bien drôle mais je me demande si ça fera des fichiers vraiment "clean" parce que augmenter la vitesse moyenne générale d'un tour n'est pas assez "ciblé" et pourrait faire sortir des anomalies assez visibles, non (genre épingles prises à 30km/h, micro-pauses…)?
    Le mieux reste sûrement de savoir bidouiller les tcx et modifier les points/données des segments comme certains le font surement depuis longtemps.

    • Le tout est de savoir si Strava est assez fin pour repérer ces anomalies. En même temps, si j'augmente ma vitesse de 10% de manière linéaire, je vais passer l'épingle à 16,5 Km/h plutôt que 15. Difficile à repérer. La parodie va rejoindre la réalité et la norme sera bientôt le microdosage plutôt que l'injection massive 😉
      Après fait du vélo pour son plaisir, ou pas. Et bidouiller les segments pour un KOM de plus ou de moins, faut vraiment avoir que ça a faire (au-delà du proof of concept) …

  2. Strava est tres pratique pour memoriser nos sorties sportives . A partir du moment où les tricheurs ne modifient pas mes données , il n’y a pas de problemes pour moi . Le jeux est faussé , certes mais pas le mien .

    • Bien parlé Alain , je te rejoint , ma compétition , c’est de m’améliorer pas d’avoir des faut Kom ! J’ai meme déjà remarqué que d’utiliser Strava à partir d’un smartphone ou de ma montre Garmin phénix 3 les temps n’était pas régulier , et j’ai aussi en preuve ,le temps sur un segment diminué de 15secondes par rapport à ma gopro !!!! Donc c’est plus une bibliothéque de sortie qu’un réel outil de chronométrage !

Les commentaires sont fermés.